Est parue au printemps passé la contribution « Les Souverains Anonymes : des archives carcérales du « dedans » coécrite avec la professeure d’archivistique Anne Klein. La revue Criminocorpus – Histoire de la justice, des crimes et des peines réalisait un dossier sur le thème « Sombre patrimoine, patrimoine sombre. Mémoires et histoires de justice » en 2024.
Au Québec depuis 1989, Souverains anonymes, une émission de radio, est réalisée avec les détenus du Centre de détention de Montréal et diffusée sur les ondes de dizaines de radios communautaires au Québec, au Canada et en France. En trente ans, elle a permis à des milliers de détenus de faire l’expérience de la prise de parole au micro à l’occasion de rencontres avec plus d’une centaine de personnalités artistiques et politiques. Dès 1999, un site web est mis en ligne qui constitue une forme d’archives des personnes incarcérées sur laquelle elles ont prise, contrairement aux archives des institutions policières et judiciaires qui sont généralement les documents par lesquels ces personnes sont saisies, que ce soit par les policiers et les juges ou par les historiens. Expression des préoccupations des personnes incarcérées, ces archives permettent non seulement d’écrire une histoire depuis la prison, mais elles sont aussi la manifestation d’un rapport au monde singulier qui se construit au fil même de la mise en archives.
Cette contribution n’inclut toutefois aucune référence à la variante locale de cette émission dans la ville de Québec, à savoir l’émission Souverains d’Orsainville, coproduite par le Groupe de défense des droits des détenus, aujourd’hui Alter-justice, et CKIA Radio Basse-Ville ou encore à l’initiative qui a été poursuivie ultérieurement par CKRL au Centre de détention de Québec ainsi qu’au pénitencier de Donnacona.
Cette contribution est téléchargeable via le lien ci-dessous.