En France, dans son premier opus L’historien, l’archiviste et le magnétophone (2005), Florence Decamps a contribué de façon exceptionnelle à l’écriture du champ de l’histoire orale, en prenant soin de présenter le rapport de la discipline historique avec la source orale et d’exposer, quoique succinctement, le lien avec la pratique des folkloristes. Comme elle le relate, l’activité ethnographique du 19e siècle amène une « fixation très précoce des traditions paysannes et rurales » ; le 20e siècle commence avec des « missions phonographiques » alliant des linguistes et des folkloristes entourant le département des Archives de la parole ; et ce siècle se poursuit avec les sciences sociales naissantes ainsi que le Mouvement des Annales qui font progresser la réflexion sur l’enquête, le témoignage et l’entretien.
Dans son plus récent ouvrage Archiver la mémoire. De l’histoire orale au patrimoine immatériel, Descamps reconnaît d’autres acteurs – les militants « associatifs » et « radiophoniques » – qui concourent au renouvellement de l’interprétation de la source orale.
Étant en lien avec plusieurs membres de la Oral History Association depuis leur congrès à l’Université de Concordia à l’automne 2019, j’ai désiré leur partager cette dernière idée, d’une grande simplicité, selon laquelle l’apport potentiel des producteurs et productrices radiophoniques doit être reconnu à l’histoire orale. La recension de cet ouvrage de Florence Descamps est parue dans le numéro 49 de la Oral History Review. À la suite de ce compte-rendu, le comité éditorial de leur blogue a mené un court entretien avec l’auteure pour situer cette contribution dans le champ de l’histoire orale à la française.
Cette recension est téléchargeable via le lien ci-dessous.